UN RUISSEAU - Dummy 50 pages, 20 images  14 x 21 cm










        As a child well knows, as he smiles at the stone, time weaves days into a single story, so old it feels like an unwavering warm presence. And everything is contained in one moment, the sum of all souls, all within one simple little point glistening on the surface of a drop of water, delicately placed on a mineral vein.

But the child grows up and loses that point, and that smile.

It took me measuring the scale of the world, to rediscover that presence just down the road from where I live...

Sitting alone on a stone, along a stream traversing the forest, I spied it. The powerful light of a summer afternoon, obscured by the foliage of the trees in a light breeze, drew black shadows. I remembered feeling this rhythm in the calm breath of the wild horse, which, like the movements of the solar star, has remained unchanged since the beginning of times. And as I have always done, I photographed.


        Comme le pressent l'enfant lorsqu'il sourit à la pierre, le temps se fond en une unique mémoire, si ancienne qu'elle lui apparaît comme une présence prodigieuse. Et tout est contenu en un instant, la somme de toutes les âmes réunies en un simple point scintillant à la surface d'une goutte d'eau, délicatement posée sur la veine minérale.

Mais l'enfant grandit et perd ce point et ce sourire.

J'ai mesuré l'échelle du monde, éprouvé mon existence au regard de la bonne distance, avant de retrouver cette présence, juste là, chez moi. Assis, seul, le long d'un ruisseau traversant la forêt, je l'ai aperçue.

La puissante lumière d'un après-midi d'été, occultée par le feuillage des arbres bercé d'une brise légère, dessinait les ombres noires. Je me suis souvenu avoir ressenti ce rythme dans le souffle calme du cheval sauvage qui, comme les mouvements de l'astre solaire, reste inchangé depuis le commencement. Et comme je l'ai toujours fait, j'ai photographié.









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Michael Kern©